République Démocratique du Congo descend dans un état d'anarchie politique dangereuse. Les Nations Unies doivent agir

En République Démocratique du Congo (RDC), l'administration du président Kabila avait amorce la descente de la nation vers l'anarchie politique en novembre 2016 en refusant délibérément de tenir l'élection présidentielle exigée par la constitution au cours de ce mois. En l'absence d'une élection présidentielle, le président Kabila a perdu sa légitimité en tant que chef de l'État le 20 décembre 2016, date à laquelle son deuxième mandat de cinq ans est arrivé à son terme.

Pour tenter de combler le vide politique, le Président Kabila a demandé à la Conférence des évêques catholiques (CENCO) de faire la médiation entre sa majorité parlementaire et les forces politiques de l'opposition afin de parvenir à un accord sur la façon d’avancer vers les élections et de transférer le Pouvoir à un nouveau président. La médiation de la CENCO a commencé en octobre 2016 et s'est poursuivie jusqu'au 27 mars 2017, date à laquelle elle a pris fin parce que les parties ne parvenaient pas à s'entendre sur la voie à suivre.

L'échec de la médiation CENCO laisse la RDC dans un état d'anarchie politique. Aucune des institutions politiques n'a de légitimité, y compris la Présidence, le Sénat et l'Assemblée nationale. La perspective que le président Kabila reste au pouvoir indéfiniment et illégalement a causé des tensions importantes dans tout le pays. Les manifestations majeures demandées par les leaders de l'opposition pour le 10 avril 2017 pourraient devenir dangereusement violentes dans le modèle d’Ouagadougou en 2014.

Déjà, il y a une instabilité croissante dans différentes régions de ce vaste pays. Une unité militaire dans la région du Kasaï au centre de la RDC a été filmée en train de tuer sans raison des civils non combattants. Dans la même région, les milices ont répliqué et tué une quarantaine de policiers. Dans les régions de l'Extrême-Orient, les deux provinces du Kivu et de l'Ituri, diverses milices errent dans les villages en pillant et en violant, tandis que d'autres se disputent les gisements artisanaux miniers.

Pendant les matchs de football, les jeunes dans les tribunes et pourtour, passent plus de temps à appeler "Kabila à quitter" plutôt que d’appuyer leurs équipes.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté plusieurs résolutions sur la RDC depuis le début de la crise politique à la fin de 2016. Maintenant que l'anarchie politique s'est installée, que devrait faire l'ONU? Une force de maintien de la paix de l'ONU, la MONUSCO, opère en RDC depuis 2005, avec le mandat de protéger les civils.

Peut-être est-il maintenant temps pour une réflexion créative sur la RDC par le Conseil de sécurité de l'ONU. La décision de ne prendre aucune mesure à ce stade ne contribuerait qu'à la «légitimation» de l'anarchie et à la rupture potentielle de l'ordre.

Il y a un précédent pour la prise de contrôle temporaire par les Nations Unies de la souveraineté. La Namibie, le Cambodge et le Timor oriental sont des exemples appropriés. A titre de rappel, il y a un précédent historique vers les années 1960s aussitôt l’accession du Congo à l’Independence. Par suite de nombreuses d’anarchie et mouvements de sécession, le Président Eisenhower était confronté au même dilemme : Laisse le Congo sombrer dans le chaos ou intervenir ?

Il n’était pas question d’envoyer les forces de l’OTAN pour ne pas ralentir les mouvements de la décolonisation. C’est ainsi que la décision fut prise de mettre la RD Congo sous tutelle des Nations Unies.

Aux mêmes maux, mêmes remèdes dit-on.  Bien que la situation courante n’est pas similaire à celle des années 1960, Il est maintenant pertinent pour l'ONU d'examiner la RDC dans un contexte similaire.

De ce fait, l’ONU prendrait le control de la RD Congo pendant quelques mois pour départager tous les politiciens, le temps d’organiser les élections et remettre le pouvoir au président élu.

The Democratic Republic of the Congo Has Descended to a State of Dangerous Political Anarchy. The United Nations Needs to Act

In the Democratic Republic of the Congo (DRC), the administration of President Kabila began the nation’s descent toward political anarchy in November 2016 by deliberately refusing to hold the presidential election required by the constitution for that month. In the absence of a presidential election, President Kabila lost his legitimacy as the head of state on December 20, 2016, when his second elected five-year term came to an end.

In an attempt to fill the political vacuum, President Kabila asked the Conference of Catholic Bishops (CENCO) to mediate between his parliamentary majority, and the opposition political forces, in order to reach agreement on how to move forward to an election and a transfer of power to a new president. The CENCO mediation began in October 2016, and continued until March 27, 2017 when it was terminated because the parties could not reach agreement on the way forward.

The failure of the CENCO mediation leaves the DRC in a state of political anarchy. None of the political institutions has legitimacy, including the Presidency, the Senate, and the National Assembly. The prospect of President Kabila remaining in power indefinitely and illegally has caused major tensions throughout the nation. Major demonstrations called for by opposition leaders for the week of April 3, 2017 could become dangerously violent in the model of Ouagadougou in 2014.

Already, there is growing instability in different regions of this vast country. A military unit in the Kasai region in central DRC has been photographed killing non-combatant civilians wantonly. In the same region, militias have retaliated and killed about forty policemen. In the far eastern regions of the two Kivu provinces and Ituri, various militias roam through villages pillaging and raping, while they and others fight over artisanal mineral deposits.

During football matches, the young people in the audience spend more time calling for “Kabila to go” than shouting in support of their teams.

The United Nations Security Council has enacted several resolutions about the DRC since the beginning of the political crisis in late 2016. Now that political anarchy has set in, what should the UN should be doing? A UN peace-keeping force, MONUSCO, has been operating in the DRC since 2005, with a mandate to protect civilians.

Perhaps now is the time for some creative thinking about the DRC by the UN Security Council. A decision to take no action at this point would only be contributing to the “legitimization” of anarchy, and to the potential breakdown of order.

There is precedent for the temporary UN takeover of sovereignty. Namibia, Cambodia and East Timor are suitable examples. It may now be relevant for the UN to look at the DRC in a similar context.

It is important to recall that the DRC had a very successful UN assistance experience from 1960 to 1967.  When the security situation deteriorated immediately after independence, President Eisenhower asked the UN Security Council to start a stabilization program with UN troops and civil servants. (There were no NATO forces allowed.) The UN operation assisted in the training of Congolese military units, helped reorganize administrative departments, and stabilized difficult regions such as Katanga and Kivu.  If this experience could be repeated immediately, then the Congo will be assured of free and fair elections in 2017, and a smooth transfer of power to a new governing team by the end of the year.  

The UN Security Council, and its most powerful member, the United States, need to think seriously about this option.

En RDC, Les menaces de Lambert Mende Pour Emprisonner Moise Katumbi sont une Insulte à la Mémoire du Feu Tshisekedi

A la veille du retour du feu Etienne Tshisekedi au Congo pour ses funérailles d'Etat, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende menace Moise Katumbi de prison s'il accompagnait les dépouilles du héros sur la route de Kinshasa.

La déclaration de Mende sur Katumbi est à la fois une insulte à son ami et allié, le feu Tshisekedi, et un acte illégitime. Le juge qui a trouvé Katumbi coupable de fraude, s'est ensuite enfui en Belgique où elle a dit à la presse qu'elle avait agit seulement sous la menace de mort, et qu'il n'y avait aucune base pour les accusations portées contre lui. La juge a également informé les enquêteurs de la CENCO que les accusations contre Katumbi sont totalement fausses.

M. Mende devrait avoir honte de lui-même pour avoir profané en ce moment solennel de deuil national pour Etienne Tshisekedi. Il devrait également avoir honte d'essayer de faire pression sur la CENCO qui a la responsabilité de décider du sort de M. Katumbi en ce qui concerne les accusations douteuses contre lui.

Monsieur Mende, soyez adulte. Votre Président et le peuple de la République Démocratique du Congo méritent d'être traités avec respect.

In the DRC, Lambert Mende’s Threats to Jail Moise Katumbi are an Insult to the Memory of the late Tshisekedi

On the eve of the late Etienne Tshisekedi’s return to the Congo for his state funeral, presidential spokesman Lambert Mende is threatening Moise Katumbi with prison if he accompanies the hero’s remains on route to Kinshasa.

Mende’s statement about Katumbi is both an insult to his friend and ally, the late Tshisekedi, and an illegitimate act. The judge who found Katumbi guilty of fraud later fled to Belgium, where she told the press that she acted only under the threat of death, and that there was no basis for the charges against him. The judge also informed the CENCO investigators that the accusations against Katumbi are totally false.

Mr. Mende should be ashamed of himself for profaning this solemn moment of national mourning for Etienne Tshisekedi.  He should also be ashamed of trying to put pressure on the CENCO that has responsibility for deciding Mr. Katumbi’s fate with respect to the dubious accusations against him.

Mr. Mende, be an adult. Your President and the people of the Democratic Republic of the Congo deserve to be treated with respect.

Political Crisis in the Democratic Republic of the Congo is Still Far from Being Resolved

As of Friday, December 23, there were signs of a breakthrough in political negotiations in the Democratic Republic of the Congo being conducted under the mediation of the Conference of Catholic Bishops (CENCO). There were some positive developments, but the key issues are far from resolution.

These developments include some important concessions by the “Majority” representing President Joseph Kabila:

•    Moving the presidential election forward from April 2018 to the “end” of 2017.

•    There will be a neutral “Transitional Council” to ensure the transition and election will be honest.

•    Assurances that the constitution will not be amended to call for a referendum, and that the President will not seek to run for a third term, pursuant to his earlier public statements.

•    The Prime Minister will be selected from the ranks of the “opposition.”

The main opposition, known as “Le Rassamblement,” remains unsatisfied with the majority’s concessions for the following reasons:

•    The true opposition insists on selecting the Prime Minister. If the President selects the Prime Minister, he will undoubtedly continue with the recently selected Samy Badibanga, considered a bogus “opposition” who has joined President Kabila’s camp. The true opposition wants a Prime Minister who will have considerable power to make sure the transition is honest. 

•    The true opposition wants the independent electoral commission, known as CENI, to be reorganized with truly independent individuals. The “majority” wants the present CENI, which has been totally in the President’s pocket for years, to continue.

•    The true opposition wants opposition political personalities to be released without prejudice from politically motivated charges against them. The “majority” wants them to be reviewed by a commission of judges, all of whom are controlled by the President.

•    The true opposition wants presidential candidate Moise Katumbi, who has been charged with “fraud,” to be allowed to return to the Congo and campaign, with the bogus charges dropped. The majority says that Katumbi must also be reviewed by the presidentially controlled magistrates.

•    The true opposition wants President Kabila to sign the final document, as a guarantee that he will uphold the agreement. President Kabila refuses to do that.

These are major hurdles to overcome. Assuming that President Kabila has no intention of going back on his word to depart as soon as his successor is elected, it is increasingly clear from his current bargaining positions that he intends to control who will succeed him, most likely a member of his family. It is also quite clear that President Kabila is determined to block his bitter enemy, Moise Katumbi, from being a presidential candidate.

It is premature to consider the negotiations to be successful. The DRC is still in grave danger.